Mieux comprendre le mal de dos

Je vais vous faire suivre une consultation telle que je la pratique habituellement. Je la commence en informant mes patients que le mal de dos est une combinaison de douleurs que je définis en quatre mots.

QUATRE MOTS POUR MIEUX COMPRENDRE

 

Le mal de dos peut se définir en quatre logiques complémentaires et par quatre mots :

 

  • L’orthopédique et la lésion ;
  • la médicale et l’inflammation ;
  • l’ostéopathique et la réaction ;
  • la mienne et la mobilité.

Cas pratique

" - Docteur, j’ai une lombalgie depuis un mois. J’ai vu mon médecin et j’ai encore été manipulée la semaine dernière. Ça va mieux mais je ne m’en sors pas. C’est ma mère qui m’a dit de venir vous voir. Vous avez trouvé comment la soulager alors qu’elle avait une sciatique qui traînait depuis plusieurs mois.

 

Elle a été étonnée quand vous lui avez dit que son attitude vous faisait penser que sa hernie discale n’était plus responsable de sa douleur mais que c’était elle qui l’entretenait inconsciemment… et que ses radios, son scanner et son IRM n’allaient pas vous apporter beaucoup d’informations.

 

Elle s’était blessée en déplaçant un bac à fleurs. Elle a toujours été sportive et son dos est vraiment bien musclé mais vous lui avez dit qu’elle faisait trop confiance à ses muscles.

 

Elle a eu deux infiltrations qui l’ont améliorée sans la guérir complètement. Vous lui avez expliqué qu’elles étaient très utiles dans certaines circonstances mais qu’elles n’agissaient que sur une seule composante du mal au dos.

 

Elle a pourtant un ostéopathe formidable. Il lui a remis le bassin et quatre vertèbres en place. Elle a récupéré de la mobilité. Vous lui avez expliqué que le bassin et les vertèbres pouvaient être bloqués mais pas déplacés et qu’il n’y avait donc pas lieu de les remettre en place, ce qui n’empêchait pas que le traitement manuel ait pu lui faire du bien.

 

Comme ça traînait, elle se sentait déprimée et croyait que c’était la cause de ses douleurs. Vous lui avez dit que c’était plutôt l’inverse et que c’était ses douleurs qui agissaient sur son humeur.

À la fin, comme elle ne guérissait toujours pas, on lui a dit que le repos n’était pas bon alors que c’est grâce à vos conseils sur les postures de repos et sur les petits gestes de la vie de tous les jours qu’elle a fini par guérir.

 

En fait, vous ne lui avez prescrit aucun traitement médical et effectué aucune manœuvre ostéopathique. Vous lui avez simplement expliqué que ses postures entretenaient sa douleur. Vous lui avez suggéré pour ne plus avoir mal de modérer ses postures droites et même de mettre un peu de rondeur et d’asymétrie dans son maintien. Comme elle souffrait et que rien ne la soulageait, elle a joué le jeu et elle a gagné !

 

- C’est vrai. Je lui ai dit tout ça et je comprends que votre mère ait été étonnée. Tous mes patients le sont. Je les préviens d’ailleurs que mes recommandations sont en marge des préceptes de la Faculté mais que la non-douleur et eux-mêmes seront les juges de paix ! Et comme votre maman a pu constater par elle-même le soulagement étonnant de sa posture relâchée, elle a bien été obligée d’accepter l’idée que c’était sa façon de se tenir trop droite qui était la composante principale de la persistance de sa douleur sciatique."

Les différentes composantes du mal de dos - Dr Olivier Tantet